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21 juin 2013 5 21 /06 /juin /2013 17:24

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Stéphane Thiébaut est un homme comme on aimerait en rencontrer plus souvent : généreux, passionné par son métier de chef d'établissement où la réussite de tous les élèves compte, passionné par la photographie depuis sa plus tendre enfance, maniant l'humour avec intelligence. Un homme délicieux et profondément humain.

Anne-Claude Thevand et Emmanuel (en stage de découverte du monde de l'entreprise) ont rencontré Stéphane Thiébaut dans l'établissement qu'il dirige et lui ont posé quelques questions sur son parcours, ses passions.

E : Depuis combien de temps êtes-vous chef d'établissement?

ST : Je suis chef d'établissement depuis la rentrée 1993. J'ai commencé dans un collège rural à Decize dans la Nièvre, puis dans un collège à Brives-la-Gaillarde. Suite à la délocalisation de ce collège, j'ai obtenu ma mutation pour l'établissement Tour Sainte à Marseille qui regroupe école, collège et lycée. Après huit années où j'ai dirigé avec passion Tour Sainte, je suis depuis la rentrée 2012, chef d'établissement au lycée Charles Péguy à Marseille qui a la particularité d'être un lycée privé, laïc, autonome, accueillant les élèves de la seconde jusqu'à bac+5.

E : Quelles études avez-vous effectuées?

ST : Je suis diplômé en Histoire de la Sorbonne, en Sciences Politiques de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et en Sciences Religieuses de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes de la Sorbonne. J'ai étudié l'histoire contemporaine et religieuse.

ACT : Comment expliques-tu le bon classement au niveau national du lycée Tour Sainte, établissement réputé difficile?

ST : Tout d'abord je suis fier de ce classement qui est basé sur la performance établissement et non sur la performance élève.

Pour rappel, le journal Le Monde place Tour Sainte en tête de classement au niveau national. Ce classement n'est possible qu'en tenant compte de la valeur ajoutée de l'établissement. D'autres journaux comme l'Express ont d'autres méthodes de classement et placent Tour Sainte premier du département et septième au niveau national. Toutes les précisions du classement sont sur le site du lycée Tour Sainte.

Un lycée comme Tour Sainte que j'ai dirigé pendant huit ans est un lycée non sélectif qui accueille les élèves que les lycées dits sélectifs ne veulent pas, plus de 60% des élèves sont boursiers. Nous avons voulu donner leur chance à tous les élèves, nous avons lutté contre le déterminisme social qui voudrait que certains de part leur origine ne devraient  pas réussir. 

Le classement des médias tient compte de critères comme l'origine socio-culturelle des élèves, le taux de réussite effectif au bac contre celui attendu. Quand on attend 50% de réussite au bac et qu'au final on a un taux de réussite de 75%, je ne peux qu'en être fier. Ces résultats sont le fruit d'un long travail que poursuit aujourd'hui la nouvelle chef d'établissement.

Donner sa chance à tous comporte bien sur des risques mais je crois fermement qu'en mettant en place des projets avec une équipe éducative motivée permet d'obtenir des résultats. La mission de l'Education est la réussite de tous.

Aujourd'hui, au lycée Charles Péguy, je souhaite bien sûr tout mettre en oeuvre pour que tous les élèves réussissent. Je m'intéresse à des méthodes et choix pédagogiques innovants qui vont dans ce sens.

E : Depuis quand la photographie est-elle votre passion?

ST : Une cousine m'avait offert un appareil photo en plastique pour mes six ans, depuis j'ai toujours fait de la photographie et j'ai changé d'appareil. Mon père faisait également de la photographie et enfants, nous avions droit aux séances de projection des diapositives.

Une fois étudiant à Paris, j'habitais un petit studio qui était devenu un véritable studio photo où je développais moi-même mes photographies. J'ai photographié des stars, j'ai sympathisé avec des photographes professionnels, lors de mes voyages, je prenais beaucoup de photos. J'ai commencé à être repéré pour mes photos, j'ai pu vendre des tirages, ce qui m'a permis de payer mes études.

Quand la photo numérique est apparu, un choix s'est imposé. Je me suis donc équipé en appareil photo numérique, en logiciels et autre matériel.

Depuis quatre ans, je fais encore plus de photos qu'avant.  Je suis capable de passer des soirées à retoucher une photo. J'ai failli arrêter ma carrière de chef d'établissement pour me consacrer uniquement à la photo, mais j'aime mon métier, donc je conserve mes deux passions l'éducation et la photographie. C'est d'ailleurs moi qui prend les photos des élèves.

E : pourquoi votre site photo s'appelle Calicoba?

ST : Au début où j'ai créé mon site photo, je voulais un pseudo par rapport aux élèves, j'ai donc choisi Calicoba, une chanson du groupe Gold car à la sortie de la chanson, Calicoba était devenu mon surnom.

Sur mon site, on trouve des photos de Marseille, de mes voyages, des portraits.

A savoir aussi que le calicoba est un poisson.

E : Comment vous faites-vous connaître du public? Exposez-vous et vendez-vous vos  photos?

ST : Mon site photo est très bien référencé, ce qui fait qu'on le trouve aisément sur Internet.

De part mon métier de chef d'établissement, je n'ai pas le temps de démarcher, je prends les opportunités qui se présentent à moi. Un site anglais, qui a eu connaissance de mes photos, m'a acheté des photos de Paris pour une application sur smartphone.

Je remercie Nicole Delor, chef d'établissement et écrivain, qui m'a aidé et qui m'a permis de faire ma première exposition. On peut également voir mes photos dans les couloirs de son établissement, le lycée Perrimond. De plus, la couverture de son dernier roman "Déni de danger" est une de mes  photos.

ACT : Stéphane, tu as beaucoup d'humour, est-ce bien perçu dans ton métier?

ST : J'estime qu'on travaille mieux dans la bonne humeur. Le sourire et le rire n'empêchent pas de faire du bon travail, au contraire. Je sais être sérieux quand il le faut. Un chef d'établissement n'est pas qu'une Autorité sans sourire.

L'humour fait partie de ma vie.

ACT : Stéphane, pour  conclure, as-tu des conseils à donner à la jeunesse?

ST : Je souhaite que les jeunes aient un projet et qu'ils soient heureux dans leurs projets. Mon rôle en tant que chef d'établissement est d'accompagner les jeunes dans leurs projets et dans  leurs choix. Certains élèves ont pu s'en sortir grâce à leurs projets. Si nous n'avions rien fait, ils seraient toujours dans leurs cités à vivre de petits ou grands larcins, à sombrer dans la délinquance.

Je continue de croire en mon métier.

Nota : Anne-Claude Thevand et Emmanuel ont rencontré Nicole Delor pour une interview qui est en ligne sur ce blog.

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