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12 mars 2015 4 12 /03 /mars /2015 20:48

Après des études scientifiques en Physique et Chimie, j’ai été professeur des écoles et aujourd’hui, parallèlement à mon Agence de Communication et de Développement Culturel, je suis professeur à domicile dans différentes matières comme les mathématiques, les sciences physiques, le français ou la culture générale. Les questions d’éducation m’intéressent au plus haut point.

Après avoir interviewé Stéphane Ravier sur la Culture, je l’interroge aujourd’hui sur l’Education, qu’elle soit Nationale ou parentale.

Stéphane Ravier a accepté de me recevoir le 2 mars dernier dans son bureau.

 

- Anne-Claude THEVAND : Bonjour Monsieur Ravier et merci de m’accueillir à nouveau dans la Mairie des 13ème et 14ème arrondissements pour répondre à mes questions sur l’Education.

- Stéphane RAVIER : C’est toujours avec plaisir que je réponds à vos questions.

- ACT : Que vous inspire le mot Education ?

- SR : Pour moi, l’éducation est une histoire de famille, de parents. Pour ma part, j’ai reçu une bonne éducation.

Je fais donc la distinction entre l'éducation et l’instruction qui est la transmission des savoirs, principalement lire, écrire, compter.

Je trouve que l’Etat veut tout contrôler. Les enfants appartiennent à leurs parents et non pas à la société. Je tiens à ce que l’éducation reste dans le cercle familial.

Certaines familles connaissent des difficultés qui peuvent entrainer un manque de repères pour certains jeunes, d’où des problèmes d’éducation.

Aujourd’hui, il n’y a plus de transmission des valeurs au sein de la famille. Valeurs qui disparaissent également de l’école.

Le Service Militaire a été supprimé. Je trouve cela dommage car il complétait l’éducation en étant au service de la Nation, du Drapeau. Il permettait de déceler des carences et transmettait des valeurs patriotiques dont le « vivre ensemble », même si ce mot ne me plait pas énormément. Au nom d’idéologies et d‘économies, on a supprimé le service militaire.

Aujourd’hui, pour beaucoup, les seuls repères sont les marques, comme éducation, il y a mieux.

- ACT : Selon vous, quel doit être le rôle de l’école ?

- SR : L’école doit transmettre des savoirs tels que lire, écrire, compter, connaître son histoire. L’école doit préparer l’enfant à affronter le monde qui nous entoure avec ses difficultés existantes.

L’école doit former des hommes et des femmes LIBRES, pour cela il faut être armé intellectuellement.

- ACT : En ce qui concerne l’Education Nationale, beaucoup de jeunes quittent le système scolaire trop tôt, sans diplôme, sans formation qualifiante, sachant à peine lire et écrire pour certains. Quelles sont vos idées pour remédier à ce problème ?

- SR : Les parents doivent assumer leur rôle en s’occupant de leurs enfants. Ils doivent veiller à ce que leurs enfants aillent à l’école. Les parents doivent être responsables.

Du côté des enseignants, il faut rétablir leur autorité dans les classes. Un cours d’une heure devrait durer une heure et pas seulement dix minutes à cause de problèmes de discipline.

L’esprit de mai 68 n’a pas que du bon car on a trop laissé faire.

Une des difficultés que l’on retrouve à l’école est le fait que certaines familles ne parlent pas le français. C’est plus problématique pour les enfants de réussir à l’école quand le français n’est pas parlé à la maison. Pour éviter ces problèmes, je souhaite réduire l’immigration.

Je veux aider les familles qui s’intègrent, ceux qui font des efforts dans notre société.

Parmi les sources de remédiation, il faudrait en finir avec le collège unique qui découle d’une idéologie. Il faut prendre en compte la réalité en remettant au goût du jour les métiers manuels. Le collège unique représente la pensée unique car tous les élèves sont dans un même moule alors que nous sommes tous différents. On devrait être libre de choisir son orientation. Il n’y a pas de sots métiers.

- ACT : Pensez-vous qu’aujourd’hui les enseignants soient respectés par les élèves, les familles et leur hiérarchie ? Si non, que proposez-vous pour que les enseignants soient mieux respectés ?

- SR : Les enseignants ont-ils la réelle volonté de se faire mieux respecter ?

L’enseignant doit être présent dans sa classe pour enseigner et les élèves pour apprendre. Les méthodes actuelles mettant l’enfant au cœur des apprentissages ont désacralisé le cours. Le cours doit avoir toute son importance pour que l’élève respecte mieux ses enseignants.

De plus, un élève en difficultés et qui ne comprend pas le cours aura du mal à respecter ses enseignants car il sera plus agité.

Je souhaite aider les élèves qui ont de réelles difficultés de compréhension et je souhaite que les parents s’impliquent plus dans l’éducation de leurs enfants. Si certains parents n’assument pas leur rôle de parents, je propose de revoir les attributions des allocations familiales.

- ACT : Etes-vous pour une revalorisation des salaires des enseignants ? Si oui, avec quels fonds ?

- SR : Tout travail mérite salaire, donc oui, je suis pour une revalorisation des salaires, surtout quand on sait qu’aujourd’hui, il faut un Bac +5 pour enseigner. L’augmentation des salaires n’est pas la seule solution pour valoriser les enseignants. Je souhaite également revaloriser leurs conditions de travail. L’enseignant doit avoir un véritable statut comme il l’avait à une certaine époque, une place dans la société où il puisse être respecté à sa juste valeur.

- ACT : La réforme des rythmes scolaires est plus que jamais d’actualité à Marseille. Que pensez-vous de cette réforme de manière générale ?

- SR : Cette réforme des rythmes scolaires est un fiasco, une véritable catastrophe.

Le FN a soutenu le Maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, contre cette réforme.

Beaucoup de maires étaient contre cette réforme mais ont anticipé. Le Maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin n’a pas anticipé, tout s’est fait dans l’urgence et la précipitation. Cela s’appelle de l’amateurisme, et ce, dans la deuxième ville de France.

Les familles ont été désorganisées depuis la rentrée pour s’occuper de leurs enfants le vendredi après-midi car les activités étaient inexistantes. Il aura fallu attendre la rentrée de janvier pour que toutes les écoles soient pourvues d'activités. Ceci dit, dans certaines écoles, les enfants ne font pas grand-chose et cela s'apparente à de la garderie.

A la rentrée de septembre 2015, les activités n’auront plus lieu le vendredi après-midi mais le mardi et le jeudi après-midi selon les arrondissements, et, le Maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin réclame 2€ par après-midi aux familles, le FN est contre. On passe d’un amateurisme à un autre.

Cette réforme s’est faite contre l’avis des familles et des enseignants.

En allant à l’école le mercredi matin, il n’y a plus de coupure dans la semaine, les enfants sont fatigués.

Il faut savoir que cette réforme est passée par un décret du gouvernement, c'est-à-dire qu’il n’y a pas eu de débat, ni à l’Assemblée Nationale ni au Sénat.

De plus, cette réforme coûte cher.

- ACT : Bien avant que je sois élue dans ce secteur en 2008, de nombreuses associations de parents d’élèves avaient demandé la construction d’un collège public sur le quartier de Saint Mitre dans l’espoir que leurs enfants fréquentent un établissement de proximité et de qualité. Le projet, pourtant acté, est tombé à l’eau. Parmi les raisons invoquées, les collèges publics du secteur sont en sous-effectifs. Quand j’étais élue et que j’ai abordé à plusieurs reprises ce problème, j’ai eu une fin de non recevoir car le sujet dérangeait apparemment. De nombreuses inégalités existent en matière scolaire. La violence règne dans certains établissements et aux alentours. Cela a pour conséquence la fuite de certaines familles qui déménagent ou qui inscrivent leurs enfants dans le privé. C’est une réalité qui dérange et j’aimerais que les responsables politiques de tout bord ne ferment pas les yeux sur les problèmes. Que faire pour que la mixité sociale soit une réalité ? Que faire pour que les établissements sensibles ne se vident pas, deviennent moins sensibles et attirent toutes les familles ? Quelles propositions avez-vous pour que l’Ecole de la République retrouve ses lettres de noblesse ?

- SR : Je fais la distinction entre la théorie et la pratique.

De nombreux problèmes sont liés à l’immigration et à un manque d’autorité qu’il faut rétablir. Il faut également rétablir la sécurité.

Je ne veux aucun compromis sur le communautarisme, qu’il s’agisse de la demande de repas spécifiques ou du port du voile.

L’Éducation Nationale doit former des citoyens français et non des citoyens du monde.

Beaucoup d’enseignants du public ont leurs enfants dans le privé, c’est bien qu’il y a un problème difficile à résoudre dans les établissements publics.

Beaucoup d’élus ont également leurs enfants dans le privé et après ils vont donner des leçons de mixité sociale.

L’école publique ne remplit plus son rôle d’École de la République et doit se regarder en face et admettre les problèmes.

Il faut rétablir la sécurité intellectuelle et la sécurité physique.

- ACT : On ne peut malheureusement pas oublier ce qui est arrivé au jeune Mickael, poignardé devant son lycée à Marseille en janvier dernier pour une histoire futile de ballon. Que proposez-vous pour que de tels drames ne se produisent plus ?

- SR : Ce qui est arrivé au jeune Mickael est un drame épouvantable, insupportable.

La violence est devenue quotidienne dans notre société et malheureusement un acte violent en chasse un autre.

Pour limiter la violence, chacun doit prendre ses responsabilités, à commencer par les familles qui doivent assumer leur rôle auprès de leurs enfants.

Les différents maillons de la société (école, police, justice) doivent également assumer leur rôle en ne démissionnant pas.

Je maintiens qu’il y a un problème d’immigration dans notre pays. A une question posée par une maman pour savoir où sont les pères, je fais mienne la réponse de Samia Ghali : « au bled ! ». Dans certaines familles, la mère n’a pas autorité sur ses enfants. Il est difficile dans ces cas-là de se faire écouter de ses enfants et de les empêcher de commettre des bêtises.

Nous vivons dans une société hyper violente. Certains jeunes n’ont plus de repères et ont un sentiment d’impunité.

Il faut savoir que ceux qui ont tué le jeune Mickael étaient des multirécidivistes. Que font leurs parents ? Que fait la justice ?

Je souhaite une justice ferme avec ce genre d’individus. Je me refuse à voir la banalisation de la violence. Je réclame une tolérance zéro pour ce genre d’actes. Des mesures sévères doivent être prises. Je réclame l’autorité républicaine.

La vie d’un jeune est précieuse.

- ACT : Toujours en tant qu’élue, j’ai participé à de nombreux comités de pilotage sur le Lycée de Saint Mitre qui aurait du ouvrir ses portes initialement en 2011. Le terrain sous l’église de Saint Mitre est toujours en friche. En tant que Maire de ce Secteur, avez-vous des nouvelles de l’avancée du fameux lycée de Saint Mitre ?

- SR : Michel Vauzelle, l’actuel président de la Région PACA a promis une ouverture de ce lycée en 2017.

- ACT : L’Éducation n’est pas que Nationale. Elle est aussi une histoire de famille. Certaines familles éprouvent des difficultés dans l’éducation de leurs enfants. Que suggérez-vous pour aider ces familles qui parfois démissionnent de leur rôle si important?

- SR : Les pouvoirs publics ne peuvent pas tout faire, ne peuvent pas remplacer les parents.

Il existe un maillage sur le territoire pour aider les familles, qu’ils s’agissent des services sociaux ou d’associations. Les familles peuvent les contacter pour se faire aider.

Au niveau de l’éducation, il serait souhaitable que les parents limitent le temps passé devant les jeux vidéos par leurs enfants. Les parents doivent s’assurer que leurs enfants sont à l’école, fassent leurs devoirs.

Si, malgré les efforts parentaux, les familles et les mères seules éprouvent des difficultés, il faut qu’ils se manifestent auprès de ceux qui peuvent les aider. En Mairie de secteur, nous accueillons des familles pour les aider.

- ACT : Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

- SR : Ce fut un plaisir.

 

 

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