J'ai interviewé Jean-Paul Guichard d'Arenc de son vrai nom Jean-Paul Guichard. Arenc est le quartier où se situait la forge qu'il dirigeait.
Anne-Claude THEVAND : Avez-vous toujours écrit ou bien est-ce venu tardivement?
Jean-Paul GUICHARD D'ARENC : J'ai commencé à écrire à la retraite pour faire connaître la forge et les métiers associés. J'ai souvent été questionné sur le fonctionnement d'une "Grosse Forge" et sur les pièces qui y étaient fabriquées par forgeage, c'est la raison pour laquelle mon premier livre "Ils ont Vulcain pour maître ou La Forge à travers les âges" traite de l'histoire de la forge de l'Antiquité à nos jours. Il a été traduit en allemand (par mes bons soins) et en anglais. Il a été acheté par des collèges, des lycées et des musées techniques en France comme dans les pays de langue germanique et anglaise.
Après, j'ai écrit plusieurs romans comme "Vulcain, le bal des démon SS", "Vulcain, le crépuscule des démon SS", "L'Ambre, cette pierre venue du Septentrion" ou encore "L'Or du Danube", mon dernier roman qui sortira cet été.
ACT : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre travail à la forge?
JPGDA : La forge d'Arenc située au 20 chemin de la Madrague Ville à Marseille a été créée par mon grand-père, Claude Guichard. Son fils (mon père) lui a succédé, et à mon tour, j'ai succédé à mon père pour finir directeur technique. J'ai fait tous les métiers de la forge, j'ai franchi toutes les étapes en occupant tous les postes. Le proverbe "C'est en forgeant qu'on devient forgeron" est vrai car j'ai tout appris, y compris les astuces et tours de main que l'on ne peut acquérir qu'après des années de pratique et qu'auprès des " Anciens" que nous avions, avant de pouvoir les commander.
Les Forges d'Arenc étaient une usine où nous fabriquions des pièces pour les navires, l'aviation, les ateliers de la SNCF, l'industrie automobile,...
A partir des années 1970-80, de nombreuses industries ont fermé sur Marseille et sa région (huileries, savonneries, minoteries, chantiers navals notamment ceux de la Ciotat)... Les forges ont suivi...la forge d'Arenc a été la dernière forge de Provence à fermer au début des années 1980.
ACT : Vous avez déposé des brevets à l'INPI (Institut National de la Propriété Industrielle), quels sont-ils?
JPGDA : Mon brevet le plus important est la mise au point de fourches à relevage hydraulique pour chariots élévateur. Le relevage se faisait à l'aide de vérins logés dans chacun des bras des deux fourches. Les vérins permettaient le relevage des fourches lors de déplacements à vide et l'abaissement en position horizontale pour le travail. Le conducteur (cariste) pouvait donc abaisser ou relever les bras du chariot sans quitter son siège. C'était à l'époque (1970) une petite révolution.
ACT : Après la fermeture de la forge, quel métier avez-vous exercé?
JPGDA : Après la fermeture de l'usine et les formalités qui s'en suivent, je suis parti en Allemagne où j'ai travaillé dans une entreprise de machine-outils. De retour en France, j'ai été représentant dans les Bouches-du-Rhône de leurs différents matériels industriels.
ACT : La forge est présente dans votre écriture, avez-vous d'autres influences et comment écrivez-vous?
JPGDA : J'avais cinq ans à la Libération, l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale est donc naturellement présente dans mes deux premiers romans. En dehors de l'histoire contemporaine, j'ai une préférence pour l'époque et le monde romain.
Pour écrire des romans historiques, je fais de nombreuses recherches. Beaucoup de mes personnages ont réellement existé. Je peux prendre quelques libertés avec la géographie pour les besoins de l'histoire.
Mes livres ont des particularités qui sont un plus pour le lecteur. Ils possèdent tous des photograhies (dont certaines rares) pour illustrer le propos et les principaux personnages sont reconnaissables à des logos décrits en début de livre. Ainsi le lecteur peut savoir rapidement si tel ou tel personnage est présent dans tel ou tel chapitre.
ACT : En deux mots, que diriez vous aux gens pour qu'ils lisent vos livres?
JPGDA : De manière générale, pour lire, il faut être curieux. Pour lire mes livres, il faut s'intéresser à l'histoire contemporaine, à l'histoire de Marseille et bien sur être curieux.
ACT : Comment vous faites-vous connaître du public?
JPGDA : Je participe à des salons littéraires comme Fuveau, Grignan, le Carré des Ecrivains ou les Automnales à Marseille ; cela permet d'avoir un contact direct avec le public. Je fais imprimer des prospectus et quelques journalistes s'intéressent à mon travail.
De plus, mon ouvrage sur l'histoire de la forge s'est bien vendu, ce qui m'a fait connaître auprès de certains. Ceci dit, il faut savoir que comme beaucoup de mes confrères, je ne vis pas de ma plume.
ACT : Pour conclure, pouvez-vous nous donner le mot de la fin?
JPGDA : SOYEZ CURIEUX !
Livres déjas parus de Jean-Paul Guichard d'Arenc :
"Ils ont Vulcain pour maître"
Fils et petit fils de "maîtres de forge", ayant lui-même dirigé une clé ces grandes entreprises, l'auteur nous fait pénétrer dans l'univers particulier des grandes forges au travers de cette histoire de la Forge au cours des siècles. De l'aube de l'humanité à nos jours. Ce livre de 180 pages, très documenté et richement illustré de quelque 320 photos, a été traduit en anglais, ainsi qu'en allemand. Il est à ce jour toujours le seul et unique livre traitant aussi complètement ce sujet. Editions : Angele-Verlag.
"Vulcain, le bal des démons SS"
Roman historique, dont l'action se déroule à Marseille pendant l'occupation. A l'heure où l'on sonnait l'eucharistie à l'église des Augustins, une masse noire compacte s'était rassemblée sur le quai des Belges. Comme autant de coups de fusil, les ordres claquèrent : Still gestanden ! Das Gewehr...über ! Dans la seconde qui suivit, 180 paires de bottes s'entrechoquèrent, tandis que 180 fusils « Mauser 98 » montaient à l'épaule. Tout de noir vêtus, leurs lourds casques d'acier jetant une ombre menaçante sur leurs jeunes visages, les hommes de la compagnie SS-Pz-AA10, se figèrent dans une immobilité de marbre ! A cet instant, les Marseillais surent qui étaient les nouveaux maîtres de la cité phocéenne ! 629 pages, édition Bénévent.
"Vulcain, le crépuscule des démons SS"
Roman historique. Une poursuite implacable entre deux hommes que tout oppose. D'un côté, un officier SS, l'archétype même de ce que peut produire le régime nazis et de l'autre, issu des écoles militaires créées par Frédéric II, élevé dans la plus pure tradition prussienne, un jeune lieutenant de la Wehrmacht qui pense qu'avec des moyens modernes, on peut faire une guerre « propre » ! Cette poursuite, commencée à Marseille lors du terrible bombardement du 27 mai 1944, se poursuit pendant toute la débâcle des armées allemandes, la capitulation, pour se terminer après des mois et des mois d'internement, dans une Allemagne en pleine reconstruction. Poursuite, où la mort, après bien des atermoiements obtiendra son juste dû ! 364 pages. Illustré de cartes et de photos rares. Edition, Du bout de la rue.
"L'Ambre, cette pierre venue du Septentrion"
Petit document sur l'ambre de la Baltique. De sa formation... jusqu'aux vitrines des bijoutiers. Ses origines, ses mystères et ses vertus. 12 pages. Photos et cartes. Edition : "In-Texto.
Livre à paraître de Jean-Paul Guichard d'Arenc :
"L'Or du Danube"
Roman historique.
Fin des années 50 dans une Autriche occupée par les Alliés et les Russes, la recherche d'un trésor bien particulier. Une grande quantité d'ambre enterrée seize siècles plus tôt par un légionnaire romain est mise à jour tout à fait par hasard, dans les dernières semaines de la guerre, par des tirs de l'artillerie russe sur les lignes de défense allemandes. Quelque dix années plus tard, à la veille du retrait de toutes les troupes d'occupation, contre la déclaration de neutralité de l'Autriche, un policier viennois plutôt madré, apprend de façon fortuite, l'existence de cette "manne" de la nature ; mais celle-ci se trouve quelque part, mais encore en Zone contrôlée par les Soviétiques ! Pour cela, il est obligé de mettre dans la confidence un agent de liaison russe, aussi avide et rusé que lui. Les choses ne se passeront pas…
Un voyage dans le temps et l'histoire qui va amener le lecteur des bords de la mer Baltique, jusqu'à Rome ; puis, de cette Rome du III siècle de notre ère en proie à des troubles intérieurs et à la menace d'invasions barbares -, à Vienne, capitale impériale. Vienne occupée par les vainqueurs de la seconde guerre mondiale, qui se partagent les restes de ce qui fut un jour le grand Empire Austro-hongrois, l'Empire des Habsbourg. Plus de 400 pages. Illustré de cartes.
À paraitre au cours du 2ème semestre 2014.